L'habitat adapté & les terrains familiaux

L’habitat adapté est une location qui vise à accueillir les familles de gens du voyage qui souhaitent s’installer de façon plus permanente, dans une parcelle individuelle, tout en gardant une partie de leur mode de vie traditionnel comme l’habitat en caravane. L’habitat adapté est personnalisé pour chaque ménage et ne constitue pas un modèle standard. Il se situe à mi-chemin entre le logement de droit commun et les politiques spécifiques d’accueil des gens du voyage. C’est le même mode de financement que pour le logement social (PLAI).

On distingue l’habitat adapté, par exemple l’habitat adapté aux handicaps, de l’habitat adapté spécifique aux gens du voyage, conçu expressément pour intégrer de l’habitat mobile. Dans ce dernier cas, les logements proposent un habitat mixte permettant aux familles de concilier sédentarité et mode de vie traditionnel. Ça veut dire qu’on va avoir un logement en dur qui servira de lieu de vie : cuisine, salon, sanitaires, chambres, et une caravane à côté, qui peut faire office de chambre à coucher.

Contrairement aux terrains familiaux, l’habitat adapté ne permet pas de vivre en famille élargie.

Un terrain familial se compose généralement d’un bâtiment en dur avec des sanitaires et des espaces communs, et d’emplacements pour caravanes ou résidences mobiles.

Il y a deux types de terrains familiaux : les locatifs et les privés.

Les terrains familiaux locatifs sont une obligation légale de la commune, leur localisation et leur nombre dépendent du schéma départemental d’accueil. Les terrains locatifs sont financés par un ensemble de subventions.

Les terrains privés, achetés par les familles, sont soumis aux règles de l’urbanisme du droit commun (PLU). Le terrain doit être en zone constructible, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il autorise l’installation d’une caravane dessus. C’est là tout le problème.

Ils offrent un cadre de vie stable, agréable et sécurisé, un lieu où s’installer durablement et vivre en toute tranquillité.

Le bâtiment en dur est une véritable pièce de vie pour cuisiner, recevoir et passer du temps en famille ou entre amis, tandis que la caravane reste réservée à la chambre, espace intime et personnel.

Les familles sont enfin chez elles, elles peuvent vivre sans avoir à partager leur extérieur, leur cuisine et surtout leurs sanitaires, et retrouvent l’intimité de leur cercle familial et amical.

Le terrain familial offre plus d’espace que les aires d’accueil, ce qui permet aux familles de ne pas vivre en promiscuité et d’avoir plus de place pour pouvoir stocker du matériel professionnel ou travailler chez soi par exemple.

De plus, les familles peuvent installer un mobil-home plus adapté aux besoins des personnes âgées ou handicapées, ce qui n’est pas possible sur une aire d’accueil.

Enfin, la configuration du terrain familial permet aux familles de rester mobiles, pour répondre à leurs besoins professionnels par exemple, tout en restant ancrées.

Posséder un terrain familial crée un environnement propice à une meilleure intégration et à une plus grande mixité sociale. Grâce à ce cadre stable et durable, les familles peuvent s’investir pleinement dans la vie locale de leur commune. Cette implication renforce les liens sociaux et contribue à créer un environnement inclusif et solidaire où chacun se sent accepté et respecté.

Contrairement aux aires d’accueil, les familles vont pouvoir être domiciliées sur leur terrain familial, elles auront moins de difficultés pour scolariser leurs enfants et accèderont enfin à tous les dispositifs de droit commun, y compris les aides et les assurances, comme tout citoyen.

Avoir une adresse, c’est un peu la base non ? Pour un voyageur, avoir une adresse c’est habiter quelque part, appartenir à une commune, être considéré comme un citoyen comme un autre, et ça c’est beaucoup, avec les mêmes droits et devoirs, et surtout la même dignité.

En conclusion, les terrains familiaux constituent bien plus qu’un simple lieu de vie. Ils représentent un véritable symbole de liberté, d’égalité et d’inclusion sociale.

« La seule solution pérenne pour répondre aux besoins et aux demandes des familles ce sont les terrains familiaux, à caractère privatif pour ceux en capacité d’acheter ou à caractère locatif pour ceux qui n’ont pas les moyens.

Concrètement, si une famille veut vivre ensemble sur le même terrain, la seule option sera le terrain familial, car une maison et une caravane ne suffiront pas aux besoins de la famille. Un ménage possède en général 2 caravanes : une pour cuisiner et recevoir, une autre pour la sphère privée : la chambre à coucher, sans compter les enfants qui peuvent également avoir la leur.

On nous dit qu’il y a un manque de foncier, mais il y en a : les friches industrielles.

L’état pourrait les réquisitionner et les transformer en terrains familiaux. On organise par la même occasion l’accompagnement de l’activité économique des familles qui pourraient très bien s’intégrer dans une zone d’activité économique. Ils travaillent beaucoup dans le commerce et l’artisanat et pourraient redonner vie à ces zones abandonnées.

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les voyageurs ne voyagent pas tout le temps. Ils ont seulement un mode d’habitat différent. Ils sont intégrés, ils travaillent, leurs enfants sont scolarisés, ils sont comme tout le monde, seul leur habitat est différent.

Tant qu’on n’a pas le foncier on n’avance pas. La solution est dans le foncier.

Ça résoudrait les problèmes de stationnement illicite et ça rendrait aux aires d’accueil leur fonction première : l’accueil de gens de passage. Désengorgées, elles redeviendraient des aires de passage pour recevoir les voyageurs en déplacement professionnel ou pour une intervention à l’hôpital par exemple. Aujourd’hui elles sont occupées à l’année, elles ne remplissent plus cette fonction.

Si on résout le problème du logement des voyageurs, on résoudra le problème des aires d’accueil et donc du stationnement illicite, et on redonnera vie aux aires d’accueil ainsi qu’aux friches industrielles. »

Christophe Sauvé de l’ADGVC44